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lundi 28 mars 2016

Comment voler un million de dollars - How to Steal a Million, William Wyler (1966)

Charles Bonnet possède une impressionnante collection d'art, dont il vend parfois quelques pièces à d'autres amateurs. Seul problème, les œuvres sont en fait d'ingénieuses imitations. Par défi et orgueil, il accepte de prêter une somptueuse statuette à un musée : la Vénus de Cellini. Ce qu'il ignore, c'est que la fameuse statuette va faire l'objet d'une expertise. Sa fille, inquiète, décide de régler l'affaire à l'aide d'un séduisant inconnu, qu'elle prend pour un voleur...

How to Steal a Million est la troisième collaboration entre William Wyler et Audrey Hepburn et si elle n'atteint pas les hauteurs de la romance Vacances Romaines (1953) ou l'audace du drame La Rumeur (1961), cela reste un excellent divertissement. Le film croise comédie romantique et film de casse avec un charme de tous les instants et sans que les deux genres se parasitent. Le motif du vol est en effet avant tout sentimental, mené par des personnages honnêtes tout au étant au fait des monde criminel.

Nous aurons d'abord Nicole Bonnet (Audrey Hepburn), fille de faussaire bientôt victime de l'arnaque de trop alors qu'une fausse statuette prêtée à un musée s'apprête à être expertisée et le démasquer. Seul planche de salut, faire appel au cambrioleur Simon Dermott (Peter O'Toole) que quelques indices semblent pourtant bien placer du bon côté de la loi. Mais lorsque l'amour s'en mêle les deux vont se laisser griser, Nicole tout en cherchant à sauver son père (Hugh Griffith) n'est pas mécontente d'avoir recours à ce séduisant voleur et Simon ira jusqu'au bout du jeu pour les beaux yeux de cette française.

Audrey Hepburn qui approchait la quarantaine (et ne s'aventurera dans le rôle de la maturité que l'année suivante avec l'excellent Voyage à deux de Stanley Donen) déborde à nouveau de candeur et de charme pour fissurer l'honnêteté de Peter O'Toole. L'acteur excelle dans un jeu décalé et subtil dont l'outrance dissimule autant qu'il dévoile les aptitudes criminelles du personnage. Forçant le trait dans le côté faux dur à coup d'intonations parodiques et de postures bravache, son brio s'exprime dans l'action sans se départir de cette fantaisie lors de la longue et excellente scène de casse. La sécurité est forcée par une psychologie de l'absurde brillamment amenée, rendant la séquence aussi drôle que haletante.

Les meilleurs moments sont donc ceux où Audrey Hepburn vulnérable et démunie fait céder Peter O'Toole qui nous font fondre, on pense à l'ultime entrevue avant le casse où ses larmes lui font changer d'avis, toutes les perches tendues pour la dissuader ou la délicieuse promiscuité dans un placard balai. William Wyler emballe l'ensemble avec élégance dans un Paris glamour et touristique à souhait, secondé par les superbes décors façonnés par Alexandre Trauner (le musée oula demeure des Bonnet) et une Audrey Hepburn plus chic que jamais, arborant une nouvelle tenue Givenchy (avec un dialogue qui se moque gentiment du lien de l'actrice au couturier) à chaque scène. Une manière de célébrer le charme français tout en se moquant gentiment des américains à travers le personnage d'Eli Wallach, collectionneur "possesseur" plus qu'homme de goût. Un Wyler mineur mais débordant de charme.

Sorti en dvd zone 2 français chez Fox 

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