Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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lundi 8 décembre 2014

Hors du temps - The Time Traveler’s Wife, Robert Schwentke (2009)

Henry (Eric Bana) et Clare (Rachel McAdams) entament une relation amoureuse, perturbée par les capacités du premier qui possède des gènes lui permettant de voyager dans le temps. Toutefois, Henry n'a aucun contrôle sur ce pouvoir et est ainsi propulsé dans le passé comme dans le futur pour quelques minutes ou plusieurs jours. Il rencontre à plusieurs reprises sa future femme encore enfant, et s’observe lui-même à plusieurs étapes de sa vie.
 
The Time Traveler’s Wife est une belle romance qui aborde de manière assez singulière la thématique du voyage dans le temps. Tous les gimmicks habituel à base de paradoxes temporels,  de changement de la grande Histoire ou d’évènement plus personnels sont absents. Le temps est une force immuable que les personnages devront subir et au mieux tirer le meilleur de ses aléas imprévisible. C’est le cas du personnage d’Henry (Eric Bana) victime d’un étrange don qui le voit s’évaporer à tout moment malgré lui pour se matérialiser à diverses époques de sa vie.  Il n’a aucune prise sur ses sauts temporels (assorti de l’inconvénient de perdre ses vêtements en route), que ce soit la période ou le lieu où il se matérialise ce qui sera motif de comédie, de tension et même de drame au final. 

Henry nous apparaît ainsi solitaire en début de film, survivant plus qu’il ne vit puisqu’il sait que sa malédiction ne lui permet de rapprocher de personne. Un point d’ancrage lie pourtant ses voyages avec Clare (Rachel McAdams) jeune femme qu’il croisera à des âges divers (fillette, adolescente, adulte…), chacun constituant pour l’autre une sorte de fil rouge amoureux. L’originalité du film (adapté du roman d’Audrey Niffenegger) est d’aborder la question du voyage temporel sous cet angle intimiste montrer la difficulté du couple à mener une existence normale alors qu’il peut être séparé à tout moment pour une période indéfinie.

Henry revit parfois des traumatismes passé (la mort de sa mère qui ouvre le film) mais n’a aucune prise sur eux. L’idéal est donc de profiter au mieux de ces moments, que ce soit recroiser la route de sa mère bien vivante et surtout tisser le lien avec Clare. Les jeux de paradoxes sont du coup très originaux, un Henry d’un espace-temps différent pouvant amener le trouble (ce moment où il semble pressentir sa propre mort future et indéterminée), sauver la situation (le mariage où son moi futur vieilli permet le déroulement de la cérémonie quand l’autre à disparu) et amener un certain réconfort quand son incarnation rajeunie va coucher avec une Clare en conflit avec son Henry. On vit ainsi le surnaturel sous un angle quotidien, les disparitions mettant en mal l’amour fusionnel du couple. Une mélancolie et poésie sobre s’immisce ainsi à travers la mise en scène de Robert Schwentke et la belle complicité de Rachel McAdams et Eric Bana. 

Si le présent est difficile, le futur est incertain entre leur difficulté à avoir un enfant et surtout que le Henry du futur ne semble jamais avoir plus de quarante ans... Le scénario écarte tous les questionnements métaphysiques possibles (si Henry avait évité de rencontrer et s’inscrire dans l’imaginaire de Clare dès l’enfance leur histoire aurait- elle été possible ?) pour ce focaliser sur cette romance poignante car réellement sans fin. On aura qu’un infime aperçu des destinations d’Henry lors de ses sauts et lorsque le drame frappera, ce ne sera pas une fin mais un possible espacement des rencontres. Une bien belle idée qui se s’exprime dans un magnifique final où la perte se mêle à l’espoir infime de se revoir malgré tout, quelque part dans le temps. Sans l’égaler, le film tutoie d’ailleurs le charme de l’inoubliable Somewhere in Time (1980) de Jeannot Szwarc.

Sorti en dvd zone 2 français chez Warner


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