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jeudi 19 décembre 2013

Shalako - Edward Dmytryk (1968)


Une partie de chasse dirigée par un baron et une comtesse européens pénètre dans la réserve de chasse des Apaches. Heureusement, un ancien colonel de l'armée, habitué à la vie rude de ces contrées, passait par là.

Si le western spaghetti su inventer une alternative novatrice à son pendant US, il n’a pas pas inventé le concept de western européen.  En effet, les Espagnols et surtout les allemands les avaient précédés notamment avec l’amusante série des Winetou mais dans l’ensemble cela singeait plutôt les productions américaines (tout comme les westerns italien d’avant Sergio Leone d’ailleurs) même si certains pouvaient s’avérer d’honnête divertissement. Ce qu’ont fait les Italiens, c’est lui donner une identité et des caractéristiques propres, qui le distinguent du western américain avant de carrément l'influencer. 

Dans la foulée les autres tentatives de western européen se trouveraent imprégné du western spaghetti pour des résultats très inégaux. On peut mettre dans le lot ce Shalako qui entre un grand réalisateur déjà loin de son heure de gloire, un casting improbable pour le genre entre les superstars de l'époque (Sean Connery, Brigitte Bardot), les has been et les vieux de la vieille (Stephen Boyd, Honor Blackman, Jack Hawkins, Woody Strode en chef indien !) et le tout dans une coproduction anglo-allemande a de quoi piquer la curiosité. 

Le film adapte le roman éponyme de Louis L’Amour, auteur américain spécialisé dans la fiction western et de nombreuses fois adapté à l’écran et la télévision, Hondo (1953) de John Farrow avec John Wayne restant la plus connue.  Shalako, parut en 1962, naît du désir du producteur  Euan Lloyd d’adapter un roman de L’Amour (ami de longue date) depuis des années. Une première tentative échouera avec un casting un peu plus cohérent (Henry Fonda et Senta Berger) mais échouera à cause des coût désormais élevés d’un tournage au Mexique et de la côte descendante d’Henry Fonda pas suffisante pour attirer les avances des distributeurs. 

Quelques années plus tard et avec l’avènement du western spaghetti ce sera désormais possible, bien aidé par l’intérêt de Sean Connery pressé de se départir de l’image de James Bond (Marnie d’Hitchcock lui réussira mieux) dont il vient d’abandonner le smoking.  Le tournage à Alméria (en Espagne et lieux de tournage privilégié du western transalpins) ajouté à la distribution hétéroclite brouille cependant l’identité originelle du projet et le film ne saura choisir entre classicisme, vraie originalité et dérapages issus du western spaghetti pour un résultat pas à la hauteur de ce mix étrange. 

Quelques thèmes très intéressants sont pourtant esquissés avec cette noblesse européenne confrontée aux rigueurs de l'Ouest et qui tente avec arrogance d'y appliquer sa vision colonialiste. De même le long contentieux issus des guerres indienne que semble entretenir Shalako avec le chef apache (sous-entendus par quelque dialogue et le mano à mano final) n'est jamais réellement approfondi  malgré une introduction intéressantes de ces problématiques. On a ainsi un western assez mou et prévisible qui se laisse néanmoins suivre sans trop d'ennui. 

Sean Connery tout talentueux et charismatique qu’il soit est peu crédible malgré une fière allure de cow boy puisque dès qu’il ouvre la bouche son accent écossais prononcé (aucune allusion à des origines européenne de son personnage n’étant faîtes ce qui aurait pu faire passer) sa caractérisation de vieux baroudeur de l’Ouest ne passe pas. 

Son couple avec une Bardot (qui fera bien pire en western européen avec Les pétroleuses de Christian- Jaque) belle mais peu concernée fonctionne tout juste, et quelques bonnes idées en matière d'actions étant un peu expédiées par Dmytryk (l’ attaque du fort par les indiens en infiltration, l’assaut final avec les héros coincés sur une colline et assaillis de tout part par les indiens). Preuve de cette absence de direction, une violence corsée par instants et un peu hors de propos (puisque surfant maladroitement sur la surenchère transalpine) notamment une scène ou Honor Blackman est assez cruellement tuée par les indiens. Une curiosité donc pour qui souhaite voir James Bond porter le stetson… 

Sorti en dvd zone 2 français cez Studio Canal 

Extrait
 

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